Savoir et connaissances. Dépasser ses fâcheuses tendances post-modernes.

Bonjour à tous. Aujourd'hui un article un peu plus théorique qu'à l'accoutumée, mais c'est pour la bonne cause. En effet, je suis trop souvent confronté à des attitudes, dans la forme, qui me laisse malheureusement à penser que je perds mon temps à échanger dans le vide. Il se trouve que le monde de communication actuelle, via les réseaux sociaux en particulier, a permis l'émergence d'une rhétorique qui fait que l'on réponde de manière plus ou moins automatique et formaté, à n'importe quel sujet.

Tout se passe comme si nous étions dans une " dictature de l'opinion, où tous les avis se valent, à condition d'utiliser les codes en vigueur. C'est une sophistique post-moderne en somme, qui fait que tout se traite sur la forme au final.

Tout cela pour satisfaire son égo en général, et se donner la part belle vis à vis des ses pairs, ainsi que -bien évidemment- ne surtout pas perdre la face en public, ce qui est la pire chose que semble craindre l'homme moderne.

Le résultat de tout cela fait que des individus totalement creux se trouvent portés au sommet d'une "analyse", sur des sujets souvent complexes, parce qu'il a "le bagou".

 Nous sommes à l'ère des communicants et des VRP, où tout semble à vendre.

Bref je ne m'attarde pas là dessus.

Je vous mets juste en garde sur les beaux-parleurs. Le discernement est une qualité rare, que nous devons entretenir quotidiennement. Pour cela il faut d'abord se faire confiance et se débarrasser de ses peurs, qui nous inhibent en permanence. Mais on a déjà parler de tout cela.

D'autres, dans la même logique, exigent qu'on leur explique TOUTE notre connaissance en quelques paragraphes, comme n'importe quelle base de données stockée sur internet.

Il existe, ensuite, une seconde catégorie de personnes qui n'arrive pas, dans une discussion, à s'affranchir de leurs émotions. Ils réagissent de manière émotionnelle, et se sentent très souvent personnellement visé, au plus profond d'eux même, quand on ose pointer du doigt l'ombre d'une contradiction dans leurs raisonnements. Il existe effectivement une résonance entre le discours formel et le vécu de tout un chacun, certes, mais il convient de rester dans le cadre du discours formel, spéculatif, et objectif, sans rajouter un pathos personnel.

 D'aucuns aimeraient être de beaux parleurs, et sont frustrés de ne pas l'être.

Aussi ils "piquent la mouche", et amène la discussion ( qui est purement formelle rappelons le) sur un problème de personnes. Il faudrait arriver à comprendre, une fois pour toutes, que l'on peut se placer dans une discussion formelle, rationnelle, qui constitue un échange de raisonnements, qu'il n'est pas nécessaire de faire intervenir autre choses que ces raisonnements. On peut JUGER des raisonnements et des actes, sans juger définitivement de la personne qui est concernée. Cette façon puérile, malhonnête, de (sur)réagir ne sert à personne, et encore moins à celui qui "argumente ad nominem.

Dans la sphère théorique et mentale nous devrions être capables de discuter de tout, sans passions, et pour cause! ce ne sont que de bulles virtuelles émanent de quelques humbles esprits avec des vérités très relatives. Enfin nous arrivons au sujet exact de cet article. quelle est la différence entre savoir et connaissance? Le savoir peut s'accumuler de manière presque infini et spéculativement. Il existe des encyclopédies sur pattes, qui n'ont fait que lire ou écouter toutes leurs vies. De l'autre côté il existe des gens qui ont de la connaissance. Autrement dit des gens qui ont systématiquement mis en pratique le savoir qu'ils avaient pu apprendre. ils ont mis leur savoir à l'expérience du monde. Cela prend plus de temps et d'énergie c'est sûr, mais la profondeur de la connaissance est toute autre ! Attention je ne dis pas que seule la connaissance empirique a une valeur ! On peut arriver à un grand savoir de manière mentale.

Cependant il existe une dimension plus "viscérale" au niveau de la connaissance. Les choses s’incarnent en nous, et constitue notre esprit. Comme le dit G. Charles : "la pratique, la pratique et encore la pratique!" Je tiens là aussi à mettre en garde mes lecteurs sur ce point ! On ne peut pas fonctionner qu'aux témoignages. En effet, même si quelqu'un aura une grande connaissance du monde, il n'en restera pas moins qu'il s'agit foncièrement que de LA SIENNE.

Autrement dit : il est impératif d'expérimenter ses idées, et de les confronter au réel. Sinon on vit dans la croyance. Tout le monde connait l’aphorisme taoïste suivant : " celui qui parle ne sait pas. Celui qui sait ne parle pas." Bien qu'elle soit largement galvaudé de nos jours, cette formule prend tout son sens ici.

Je pense, en effet, que la véritable connaissance est de l'ordre de ineffable ; ou sera très mal retranscrite par le langage ce qui engendre toutes ces pseudo-divergences. Engrangeons de l'expérience et une connaissance de fond. De là, nous pourrons la partager sans le verbe, si j'ose dire !

Par ailleurs, l'art reste une façon extraordinaire d'exprimer l'indicible et l'ineffable.

Sur ce bonne soirée !